mardi 6 novembre 2007

Lettre à Madame Pauline Marois ou Comment tomber dans la disgrâce auprès des gens intelligents

Madame,

Sans que vous sollicitiez mon humble avis, permettez-moi de vous servir quelques commentaires éclairés sur votre dernière lubie, celle de vouloir créer une toute nouvelle «citoyenneté québécoise».

L'avis semble unanime, dans les milieux que je fréquente, que ce projet n'est qu'un geste désespéré et fort maladroit pour récupérer quelques votes « volés » par la popularité de l'intolérance adéquiste. Cela me semble tout à fait juste et évident, aussi ne prendrai-je pas de mon précieux temps pour en discuter davantage. Ce dont je veux vous entretenir, Madame, c'est du projet en lui-même et pour lui-même, de son sens à mes yeux, de son incongruité, de sa profonde et entière idiotie.

Il vaudrait mieux, à mon avis, ne point gaspiller votre temps sur de pareilles futilités, et proposer plutôt un moyen d'améliorer l'enseignement du français (j'entends d'ailleurs parler, au moment où je rédige cette lettre, de la médiocre qualité de la langue chez les enseignants du primaire) et de la culture littéraire française que votre chère Réforme, Madame, a plongé dans l'abysse. Enfin, je m'égare, et vous promets de revenir plus tard sur ce sujet dans une autre lettre, si d'aventures vous venez à reprendre les rênes de l'État. Pour l'instant, comme disait Rabelais, revenons à nos moutons, qui ont grand besoin d'être tondus.

Madame, vouloir légiférer pour interdire à un individu ne maîtrisant pas la langue d'un pays de se présenter comme candidat lors d'une élection me semble l'idée la plus sombrement farfelue qu'il m'ait été donné d'entendre ces derniers mois. Si ce projet voyait le jour, il s'agirait sans nul doute de la consécration de l'incapacité du peuple québécois à se gouverner lui-même et, par extension, à l'impossibilité de la souveraineté du Québec. Comment peut-il en être autrement ? Comment un peuple pourrait-il se prétendre mature, apte et souverain, s'il a besoin qu'on lui dise pour qui il doit ou ne doit pas voter ? À ce compte, Madame, pourquoi ne pas imprimer des bulletins de vote déjà remplis ?

Être d'accord avec ce projet, comme citoyen, c'est proclamer l'inutilité de la démocratie prônant la liberté de voter pour l'un ou pour l'autre, selon nos principes, nos valeurs, notre bon jugement. Proposer cette loi en tant que parlementaire, Madame, annonce clairement au peuple que vous ne croyez nullement en son discernement, pensant qu'il pourrait commettre, dans son égarement, l'erreur ultime : élire un étranger, un paria même, à la tête de l'État. Si cela survenait, Madame, ne croyez-vous pas que le Québec pourrait avoir de bonnes raisons de voter ainsi ? Méprisez-vous à ce point le peuple québécois que vous jugez nécessaire de lui interdire de voter pour un candidat ne respectant pas vos critères « d'admissibilité » ? Plus encore, en admettant que le Québec puisse élire une telle personne et que ce fut une erreur, ne croyez-vous pas que ce serait la meilleure façon de ne la point reproduire, tout comme l'enfant qui, jouant trop près du four malgré les avertissements de ses parents, finit irrémédiablement par s'y brûler, mais ne s'y fera plus jamais reprendre ? La démocratie a ceci de merveilleux qu'elle peut punir le peuple pour son égarement sans pour autant le priver de la possibilité de corriger sa situation. Nous assistons à ce phénomène au niveau fédéral : il faudra un gouvernement conservateur majoritaire pour que le peuple canadien se rende compte -douloureusement, sans doute- qu'il peut être périlleux d'apposer sa croix sur un visage et non sur un programme.

Ne croyez pas, Madame, que vous êtes la seule à contribuer à cette vague infantilisante pour le Québec. Ce n'est guère une mode, en Amérique du Nord, dans nos sociétés surprotégées où la faute est toujours celle de quelqu'un d'autre. Nous vivons malheureusement dans une société tout à fait incapable d'assumer la responsabilité de ses actes. Cela est vrai autant pour l'individu québécois que pour l'entité québécoise. Que l'on se casse le cou en escaladant une montagne, ce sera invariablement la faute de l'État ayant omis d'interdire l'escalade. Que l'on se casse le cou en portant au pouvoir un(e) imbécile, ce sera invariablement la faute de l'État ayant omis de nous interdire de voter.

Sur ce, Madame, permettez-moi de prendre congé en vous assurant ceci : je méprise profondément votre démarche et la crois digne de l'esprit le plus sot. Par conséquent, je ne pourrai me résoudre à voter pour quelqu'un qui prétend vouloir me dicter quel choix est bon et quel choix est mauvais. Ce serait, Madame, le commencement de la fin de la démocratie au Québec.

Extravagantes salutations,

Votre humble détracteur, Baron de Moulintombant

22 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais pourtant, tous les pays ont des critères lorsque vient le temps d'octroyer la citoyenneté. Par exemple, au Canada, il faut parler français ou anglais. Comme la seule langue officielle du Québec est le français, il est normal qu'un nouveau citoyen connaisse cette langue. Pourquoi est-ce acceptable pour tous les pays, mais geste xénophobe au Québec?

Anonyme a dit…

J'ai plutôt tendance à approuver l'essence de vos propos, cher moulin grinçant (!). Toutefois, je ne crois pas qu'il est exagéré de s'attendre à ce qu'un politicien dans un pays s'exprime dans la langue de la grande majorité de ce peuple. Infantilisant? Maladroit, plutôt...

PS; un autre blog, yeeeessssss!

Baron de Moulintombant a dit…

Vous l'avez dit : il serait normal de s'attendre à ce qu'un politicien parle la langue de son pays. Cela va de soi. Pourquoi donc vouloir en faire une loi ? Est-ce nécessaire ? Le projet de Pauline Marois me semble tout à fait équivalent à celui d'Hérouxville. Croyez-vous qu'il soit nécessaire de légiférer pour apprendre qu'on ne doit pas lapider une femme ? C'est en ce sens que je perçois ce phénomène comme étant infantilisant. La crédibilité de la collectivité est réduite à néant par une classe politique voulant légiférer sur des évidences. Aura-t-on bientôt un projet de loi pour confirmer qu'une plante verte ne peut exercer son droit de vote au Québec ?

Anonyme a dit…

31% de plantes vertes ont voté pour l'ADQ en mars dernier, l'oubliez-vous, cher baron? :) Je pense qu'une loi s'impose...

Blague à part, je suis d'accord avec vous, mais étiez-vous au courant que sur le site du ministère de l'Immigration du Québec, on souhaite la bienvenue aux immigrants en leur rappelant que la lapidation est illégale au Québec?

Baron de Moulintombant a dit…

Cher Regard, vous n'en laissez passer aucune, n'est-ce pas ? Quoi que, pour les plantes vertes, je suis d'accord avec la métaphore, particulièrement à la lumière de ce qui se passe présentement à l'Assemblée nationale.
Je viens de lire l'article de Jean-François Lisée dans le Devoir où il soutient que des restrictions à l'accessibilité à la citoyenneté (et au processus électoral) sont déjà établies dans plusieurs pays du monde (dont le Canada). Bien que l'article soit de toute évidence Pro-Pauline, il n'en est pas moins intéressant. Toutefois, le débat sur la constitutionnalité (ou non) du projet ne m'intéresse pas et n'ébranle en rien ma position sur l'utilité (ou l'inutilité) d'un tel projet. Qu'on me comprenne bien : je sais que plusieurs voient en ce projet un moyen de protéger la langue française au Québec. On ne peut être contre la vertu. Cependant, nous avons déjà la Loi 101 qui veille plutôt bien à cela, et je vois plutôt dans le projet de Madame Marois une surlégalisation tout à fait inutile du processus démocratique. Il me semble évident qu'en démocratie, un peuple, quel qu'il soit, vote d'abord pour un candidat à son image, apte à le représenter au niveau parlementaire. A-t-on vraiment besoin d'une loi pour en arriver à cela ? Le fait que la Finlande, la France et la Suisse aient déjà de telles «citoyennetés internes» ne justifie en rien qu'on les imite. D'ailleurs, il n'y a pas, en France, de citoyenneté Corse, mais cela ne les empêche pas de ne porter au pouvoir que des gens issus de leur milieu, tous partis confondus. Peut-être me traiterez vous de démocrate puriste, mais je vois un danger à vouloir baliser ainsi le processus démocratique au Québec.

Renart Léveillé a dit…

Bonjour (et merci à Sieur Vecteur pour l'agréable découverte!),

premièrement, il semble que la lubie du français qui serait en précarité d'apprentissage et de didactique soit un phénomène cyclique et redondant. Et, selon Jean-Benoît Nadeau et Julie Barlow, les auteurs de « La Grande aventure de la langue française » paru chez Québec Amérique, le français se porterait très bien : « Par exemple, après avoir déterré des archives un examen de français donné à 3000 élèves d'un beau quartier parisien en 1850, des linguistes français l'ont fait passer 150 ans plus tard dans le même quartier à 3000 élèves appartenant au même groupe socio-économique. Surprise: ils ont constaté très peu d'écart dans la maîtrise générale de l'écrit entre maintenant et «le bon vieux temps». Les linguistes québécois qui ont étudié de près cette question en se fondant sur des documents plutôt que leurs souvenirs arrivent habituellement aux mêmes conclusions. »

Deuxième, et pardon d'insister, mais je réitère les mêmes propos de Monsieur Vecteur par rapport à la citoyenneté québécoise, car, au-delà de la surenchère d'accusations de xénophobie des adversaires de ce projet de loi, et au-delà du caractère imparfait dudit projet, cette problématique est d'une simplicité limpide : c'est l'idée intrinsèque du pays du Québec qui soit passionne ou raisonne. Pour ma part, je tente de garder la tête froide en prônant un nationalisme pratique.

Baron de Moulintombant a dit…

Cher Renart,

Merci de prendre part aux extravagances. Nous sommes toujours heureux d'accueillir un honnête homme à l'esprit bien affilé.

La « médiocrité inégalée » de la qualité du français au Québec (ou en France) est effectivement un mythe. Les oreilles me bourdonnaient la semaine dernière, alors que j'écoutais les tribunes de Maisonneuve en direct sur la question, et où une horde de grands-parents nostalgiques proposaient à l'unisson le retour de la dictée comme on proclame le retour du Messie, sans savoir que la dictée n'est jamais disparue, et qu'elle n'est aucunement la source du problème. Étant moi-même dans l'enseignement du français au collégial, la bête m'est connue et j'y suis particulièrement sensible. À toutes les époques, des écrivains, des politiciens et des intellectuels se sont plaint de la piètre qualité de la langue parlée par la jeunesse. Cela nous mène à un constat : peu importe l'époque, il y aura toujours une partie de la société qui maîtrisera très bien la langue, tandis que l'autre n'en possèdera qu'une connaissance précaire, utilitaire. Comme Regard Urbain le disait récemment dans un billet, cela fait en sorte que les milieux professionnels valorisent la maîtrise de la langue et la considèrent comme un critère hautement favorable à l'embauche; c'est ce qu'on essaie de faire comprendre aux jeunes qui ne voient pas l'utilité de l'enseignement du français au collégial.

Il me semble qu'un des principaux problèmes, au Québec, se trouve dans la culture linguistique que nous donnons aux jeunes depuis la première année jusqu'en cinquième secondaire. On apprend aux jeunes que la maîtrise de la langue passe par la compréhension de la mécanique sous-jacente à des phrases comme « Je mange une pomme » et on leur impose une surdose d'exercices hautement soporifiques qu'ils ne sont même pas obligés de réussir pour obtenir leur diplôme. C'est un affront à la langue que de la réduire à ces banalités (à ce sujet, voici une entrevue de Marc Favreau au journal Voir en 1999, brève mais fort intéressante). La Réforme (tiens, c'est étrange, nous parlions justement de Madame Marois!) n'est pas étrangère à cela. Enfin, je ne veux pas m'étendre davantage sur cette question, puisque là n'était pas le sujet de la discussion, mais je promets d'y revenir très bientôt dans une de mes prochaines lettres.

Que disions-nous, déjà ? Ah oui, la fameuse citoyenneté. Votre billet sur le nationalisme pratique m'a paru tout à fait sensé et, dans l'ensemble, j'adhère à la plupart de vos idées. Par contre, les détracteurs de l'idée de la langue comme mortier social vous diront qu'il est difficile de séparer le fait culturel du fait linguistique et que, par conséquent, la langue française du Québec, en raison de son vocabulaire, ses origines et son histoire, demeure le véhicule d'expression d'une culture bien précise, la culture québécoise dite « de chousse ».

Je suis tout à fait d'accord avec l'idée du français comme langue première sociale et obligatoire, mais cela me semble un tantinet utopique en dehors du contexte d'un Québec souverain, d'où mes réserves par rapport au projet de Madame Marois. Tant que l'indépendance ne sera pas réalisée, nous aurons toujours les bonzes d'Ottawa et les dévots fédéralistes comme André Pratte (qu'Allah lui arrache les ongles avec un tire-bouchon!) pour nous rappeler -douloureusement- que le français au sein d'un Canada doit accepter son caractère second et minoritaire.

Renart Léveillé a dit…

Merci Baron pour cette réponse qui fait ressortir, ma foi, toute la problématique sous un jour sophistiqué à souhait. Et merci d'avoir parcouru mon minuscule manifeste qui, à sa manière, tente justement de séparer la langue de la culture, du moins théoriquement, voire même plus métaphoriquement : comme si la langue était le terreau et la culture le fruit. Donc, oui, le langage est d'une importance majeure.

(On ne peut point dire que vous portez André Pratte dans votre coeur...)

Marquise de Longdoute a dit…

Chers Gentilshommes,

Permettez-moi de faire mon entrée parmi vous et, après avoir reçu vos baise-mains, de vous proposer une simple remarque.

S'il est vrai que le caractère anti-démocratique du projet de Madame Marois a de quoi importuner certains observateurs, sans doute devrions-nous nous rappeler que la politique linguistique au Québec n'en est certes pas à ses premiers coups de théâtre. Vous n'êtes évidemment pas sans savoir que la Loi 101 elle-même, au moment de son adoption, avait profondément choqué par son radicalisme. Après le bilinguisme officiel proposé dans les années 60 et les faibles soubresauts qu'avait provoqués la Loi 63 (qui n'allait pas jusqu'à rendre obligatoire la langue française pour l'enseignement primaire et secondaire), la Loi 101 s'est imposée aux yeux de plusieurs avec une intransigeance que l'on n'a connue que plus tard chez Marilyn Manson. Avec les résultats que l'on connaît: le départ de centaines de milliers d'anglophones outrés durant les décennies qui suivirent et, sur le plan social, le creusage d'un fossé toujours plus grand entre les deux solitudes. Un grand nombre de francophones désiraient pourtant à l'époque une solution plus conciliante au problème de la dominance économique d'une minorité anglophone.

Si l'on devait se récrier devant ce projet nouveau de citoyenneté québécoise comme devant un geste xénophobe et infantilisant, ne devrions-nous pas également condamner cette loi de 1977 qui a indiscutablement changé notre destin collectif? Après tout, il s'agissait là aussi d'imposer une langue, quitte à restreindre la liberté de choix des individus. Après l'enseignement et l'espace civique, la langue pénètrerait la sphère de la représentation politique.

Suis-je seule par ailleurs à m'étonner devant le peu d'urgence, voire de nécessité qui semble sous-tendre ce projet à ce point-ci de l'Histoire? Je me range sur ce point aux côtés de mon bien-aimé Baron; sans la souveraineté, et sans contexte où la représentation politique des Québécois serait menacée, comment ne pas voir dans le geste de Madame Marois un opportunisme disgracieux?

Eric Bondo a dit…

Tout simplement délectable.

Anonyme a dit…

J'adore vous lire... tous.

Je me sens entre gens de bonne compagnie.

Pour le projet de Marois, ce que j'appelle plus couramment le torchon, je suis plus de l'avis du Baron. Deja, il nous faudrait un pays.

Et si une citoyenneté il devait y avoir, ca ne serait surement pas avec le francais comme critere qu'on devrait la decerner. Et surtout pas la donner à tous residents actuels du Quebec !

Comme dans tous coins du monde, il y a des etrangers qui vivent chez nous. Je ne vois pas pourquoi ces nationalistes canadiens, ces gens ne reconnaissant meme pas notre nation, serait tout d'un coup quebecois ! Il ne faut pas exagerer. Je les respecte enormement, mais ce ne sont que des canadiens et rien d'autres. Ils seraient d'ailleurs les premiers à refuser la citoyenneté, meme si celle-ci etait acceptable dans ce coin du monde.

Non, la citoyenneté devrait etre donné à toute personne pretant allegeance à la nation quebecoise, c'est une question d'appartenance, de coeur, rien de politique ou de partisan.

Comme on nous demande de preter allegeance à la nation canadienne (et à la maudite reine) quand on vient s'etablir ici, il suffirait d'un simple serment pour toute personne desirant devenir quebecoise.

Je ne vois pas pourquoi un neo-quebecois metrisant mal le francais pourrait etre moins quebecois qu'un canadien-francais ne voulant rien savoir de son propre peuple ! Meme si ca fait 13 generations qu'il vit ici, il sera pour moi un canadien avant tout autre chose. Surement pas un Quebecois !

De plus, avec cette gestion de la citoyenneté par un droit du sol strict, on part dans la brume la plus totale quand aux Quebecois à l'etranger. J'en parlais lors d'une reunion avec ma deputée et c'est le grand flou.

Elle me dit avec assurance que tous ceux qui ont habité ici dans le passé sont automatiquement quebecois si ils parlent francais. Ca veut dire qu'un type, citoyen canadien, qui nous sort une facture d'hydro est automatiquement quebecois meme si il ne vit plus ici depuis 20 ans ?!

Là, il y a une sacrée lacune dans ce projet. Ce n'est vraiment pas claire et le fait de donner la citoyenneté automatiquement à tous les residents actuels et passés ... c'est d'une betise sans nom !

Enfin, ce sont des debats steriles, parce que sans pays et donc sans frontieres, c'est ingerable !

On devrait plutot demander le controle total du processus d'immigration, c'est à dire de la demande (sur un beau papier fleur de lysée avec ecrit en gras QUEBEC en haut de page) jusqu'à l'accueil par des gens de chez nous plutot que du federal. Ca changerait beaucoup de chose et ca eviterait en premier lieu le gros malentendu avec les nouveaux arrivants qui pensent arriver dans un pays uni d'un ocean à l'autre. On devrait les renseigner sur la nation quebecoise, le peuple distinct et les deux solitudes ! Faut les comprendre, ca fait un choc quand on arrive et que l'on decouvre tout cela. Il y a de quoi voter rouge !

Excusez-moi, je suis volubile.
Philippe

Anonyme a dit…

« metrisant mal le francais »

Ha ha ha ! la honte ! Je ne serais jamais citoyen quebecois !

Baron de Moulintombant a dit…

Cher Reblochon,

On saura vous pardonner cette faute inopinée, et la mettre sur le compte de l'émotion. Moi aussi, quand j'en viens à parler de ce projet de citoyenneté, je déparle.

Cordialement,

Baron de Moulintombant

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